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Constructeurs automobiles : l’enquête se poursuit en Allemagne

Après une première affaire sur les émissions polluantes de leurs véhicules diesel, l’Allemagne fait face à un nouveau scandale dans le domaine de l’industrie automobile. Cet été, Der Spiegel, hebdomadaire allemand très connu, a publie un article accusant cinq constructeurs automobiles d’une entente sur certaines caractéristiques de leurs voitures, au risque de porter préjudice aux consommateurs. La publication de cet article a dès lors entraîné une vaste enquête diligentée par les plus hautes autorités européennes.

Une entente entre constructeurs automobiles depuis plus de 20 ans

Depuis cet été, l’Allemagne multiplie les scandales dans l’industrie automobile. En effet, selon l’article publié par le célèbre journal allemand, cinq constructeurs automobiles (Daimler, Volkswagen, BMW, Audi et Porsche) se rencontreraient depuis plus de 20 ans lors de réunions secrètes destinées à s’accorder sur différents aspects techniques des voitures, tel que le système de filtration des émissions polluantes par exemple. Dans le même temps, la Commission Européenne avait donc annoncé soupçonner ces mêmes marques d’entente sur le prix de différentes technologiques, comme celles  concernant les moteurs diesel notamment.

Plusieurs inspections par la Commission Européenne

Dans le cadre de l’enquête lancée depuis le mois de juillet, les autorités européennes ont fait ce vendredi, 20 octobre, une première inspection chez BMW. L’enquête s’est poursuivie le lundi suivant chez les autres marques soupçonnées de faire partie du cartel. Si Bruxelles a indiqué avoir « effectué des inspections dans les locaux de constructeurs automobiles en Allemagne » sans citer précisément les constructeurs concernées, Daimler, fabricant pour Mercedes-Benz indique dans un communiqué AFP que les « inspections qui avaient été annoncées sont en cours ». Volkswagen, autre marque visée par l’enquête, a elle aussi déclarée que les inspecteurs de la Commission avaient examinés des documents à son siège (Wolfsburg) mais également à Ingolstadt où se situe sa filiale Audi.

« Le fait que la Commission procède à des inspections ne signifie pas que les entreprises inspectées sont coupables d’un comportement anticoncurrentiel et ne préjuge pas du résultat de l’enquête elle-même. », tempère la Commission dans un communiqué de presse publié ce lundi, 23 octobre.

La tentative de Daimler pour échapper à une amende

En se déclarant « lanceur d’alerte », le constructeur automobile Daimler espère échapper à une lourde amende, tout en déclarant « ne pas savoir pour le moment si la Commission ouvrira une procédure officielle antitrust ». Une coopération confirmée par les autorités européennes. Celles-ci précisent d’ailleurs que le groupe Daimler bénéficiera donc du programme de clémence de l’institution, au regard du nombre d’informations qu’il a déjà fourni pour les besoins de l’enquête. Dans le même esprit, le groupe Volkswagen a indiqué que « Le groupe Volkswagen et les sociétés du groupe concernées coopèrent depuis longtemps avec la Commission ».

Ce que risquent les constructeurs automobiles

Si l’enquête démontre que les constructeurs automobiles allemands ont effectivement faussé le jeu de la concurrence, ils pourraient se voir infliger de très lourdes amendes, jusqu’à 10 % de leur chiffre d’affaires respectifs. Cela pourrait donc représenter des amendes allant jusqu’à plus de 20 milliards d’euros pour une marque comme Volkswagen, qui affichait plus de 210 milliards de chiffres d’affaires en 2015 et en 2016.

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